Livre – Les tribulations d’un consommateur ordinaire…
28 janvier 2011 par Mélanie Vert-Citron
Classé dans Livres, Livres, Mode de vie-Conso
… qui se prenait pour un Ecolo exemplaire… de Fred Pearce.
Voici un livre que je vous recommande chaudement... Que vous soyez #m’enfousdesecolos,tousdesextremistes ou bien #lanatureunpointc’esttout ou encore si vous jugez que vous êtes placés entre ces 2 extrêmes, ce livre est fait pour vous! Oui, oui, j’en entends déjà certains d’entre vous me dire: « Quelle casse-bonbon! Encore un truc sur l’écologie! Comme si on en n’avait pas assez avec tous ces reportages écolos qui nous rabachent toujours la même chose! » Il est vrai que dans certains reportages on voit souvent la même chose mais je crois aussi que c’est en rabachant qu’on apprend… C’est en répétant à un enfant fais-ci, fais pas çà, dis bonjour, dis merci, … qu’il apprend…. mais c’est aussi en imitant qu’il apprend les bases… A force de voir des personnes s’intéresser à l’environnement, peut être que d’autres emboîteront le pas?
Mais le débat n’est pas ici pour ce livre… au contraire, il soulève des questions…aussi bien pour les ecolos purs et durs que pour ceux qui n’en ont vraiment rien à faire et qui continuent de sur-consommer sans penser à leurs gestes et achats. Pearce se met dans la peau de chacun d’entre nous en tant qu’occidental et remonte à la trace de nos consommations quotidiennes et régulières. On se rend compte que tout est loin d’être parfait dans les gestes écolos mais que le mieux n’est pas l’ennemi du bien et que nous devons changer nos comportements et nos consciences…
✽ Résumé du livre
« Fred Pearce est un consommateur ordinaire : un citadin qui travaille, pourvoit aux besoins de sa famille et essaie, tant bien que mal, d’agir pour la planète. Journaliste spécialisé dans les questions environnementales, il se croyait un écolo exemplaire. Mais, un jour, il s’est demandé ce qu’il polluait exactement. Il n’en savait rien. Il est alors parti en voyage aux origines de ses objets de consommation quotidiens : son alliance en or, son chocolat préféré, ses chaussettes… Des forêts tropicales aux déserts, du sommet des montagnes au fond des mines, des champs pétroliers aux bidonvilles et aux bordels, son périple dans plus de vingt pays l’a amené à s’interroger sur sa propre responsabilité. Remettant en question nombre d’affirmations écologistes, le récit captivant des tribulations de Fred nous permet de réévaluer les problématiques écologiques en reconsidérant l’immense potentiel dont nous disposons pour mieux vivre notre monde. »
- C’est un livre brillant (…) Fred Pearce est l’un des rares qui aient compris quelque chose à cette planète. (…) Nous devons l’écouter. James Lovelock, auteur de La Revanche de Gaïa
- Parfois effrayant, toujours instructif, ce livre vous en apprendra plus sur la vie des autres que vous ne l’auriez cru possible. The New Scientist Pearce nous montre comment notre avidité et notre aveuglement volontaire ont transformé le monde en champ de ruines, jusque dans ses recoins les plus reculés. Un excellent livre. The Guardian
- Les découvertes de Pearce soulèvent des questions complexes. (…) Mais ses découvertes peuvent aider chacun d’entre nous à faire en toute connaissance de cause des choix sur ce que nous achetons. E-The Environnemental Magazine »
Pour ma part, je suis d’accord avec la 3e critique… je ne suis pas forcément intuitivement d’accord avec tout ce qu’écrit Pearce mais par contre, tout est intéressant et mériterait d’être débattu, non pas pour choisir LA solution à tous nos problèmes mais pour tous les petits pas à réaliser dans la bonne direction, ces petits pas ayant leurs avantages et leurs inconvénients.
Pearce ne nie pas l’effet mondialisation de notre système, et au contraire le met en avant. Aujourd’hui, il est, effectivement impossible de revenir en arrière sur le plan de la mondialisation…dans ses (gros) inconvénients mais aussi ses avantages: échanges de savoirs, de produits, …. Moi même étant paysagiste je suis de plein pieds dans la mondialisation: j’utilise beaucoup de végétaux dits « indigènes » dans mes projets mais aussi d’autres végétaux qui ont des origines bien différentes… D’ailleurs certains végétaux dits ‘indigènes’ aujourd’hui, ne sont pas indigène du tout à la base…
De même, pour la confection de mes produits cosmétiques, je fais aussi partie de la mondialisation en choisissant tel ou tel produit selon ses principes actifs et propriétés par exemple!
✽ L’avis de Vert-Citron
♧ Mondialisation
Voici un commentaire que je vais moi-même commenter : « Fred Pearce arrive à des conclusions qui énerveront plus d’un écolo dogmatique. Certes, beaucoup de ces producteurs de l’ombre, qui contribuent à notre confort quotidien, travaillent dans des conditions révoltantes, comme ces Indiens et ces Chinois qui désossent nos ordinateurs et téléphones au mépris des règles élémentaires d’hygiène et de sécurité. Cependant, d’autres ont vu leur sort s’améliorer sensiblement. C’est le cas par exemple des petits agriculteurs du Kenya qui cultivent des haricots verts pour l’exportation vers l’Europe. Fred Pearce estime donc que le boycott de ces légumes est une fausse bonne idée. Et cela d’autant plus que leur bilan carbone n’est pas pire que celui des haricots cultivés en serre en Angleterre. Bref, sans pour autant nous chanter la « mondialisation heureuse », Fred Pearce considère que celle-ci est inévitable, et peut, dans certaines conditions, favoriser une humanité plus solidaire. Une analyse dont on espère qu’elle suscitera le débat… » Laurent Samuel pour JNE (Journalistes pour la Nature et l’Ecologie).
Voici un des écrits avec lequel je ne suis pas d’accord : les haricots du Kenya… Certes, je ne suis pas pour le boycott des petits producteurs non Français… Je consomme d’ailleurs du chocolat, des ananas, des mangues, des fruits de la passion, des bananes… MAIS, je ne suis pas pour acheter mes haricots verts au Kenya!! Je préfère acheter des céréales ou fruits et légumes typiques de cette région plutôt que des haricots verts que nous pouvons produire localement! Il est peut être exact de dire « leur bilan carbone n’est pas pire que celui des haricots cultivés en serre en Angleterre » mais ne devons nous pas plutôt changer notre mode de consommation? Pourquoi vouloir à tout prix des haricots verts en hiver? Si nous en souhaitons vraiment…et bien faisons des bocaux par exemple! Je suis pour aider les petits producteurs bien plus pauvres que nous mais n’oublions pas que nous pouvons aussi aider nos propres agriculteurs bio (voir par exemple le traité NORD/NORD chez Alter Eco)
♧ Commerce équitable
Je suis donc pour l’échange et la diversité de nourriture (dans la mesure où je mange de saison et les aliments que je peux trouver localement, je les privilégie) ce qui implique donc, là aussi une sorte de mondialisation… mais je fais attention à ce que j’achète et je ne vois pas pourquoi TOUT n’est pas comme çà… Mon chocolat, mon riz (qui n’est pas toujours camarguais), mon quinoa…etc, je les achète chez Alter Eco… J’y trouve une réelle diversité (et non il n’ya pas que le riz Thaï ou Basmati…) et ayant pu déjà dialoguer avec des membres d’Alter Eco je sais qu’ils font attention à 3 grands points:
– COMMERCE EQUITABLE
– PRODUIT BIOLOGIQUE
– COMPENSATION CARBONE
(ces produits viennent souvent de très loin, Alter Eco en a conscience et propose cette compensation… Une des mesures pour le chocolat par exemple: replanter des arbres: cela compense le C02 et permet de produire de l’ombre aux cacaoyers ainsi que du bois de chauffe, une meilleure biodiversité et autres…)
Dans ce livre Pearce met un peu à mal le commerce équitable en disant que les petits producteurs ne sont pas si bien payés que ca et qu’en plus ils ne connaissent pas le goût du produit final… Je ne sais pas comment agissent les autres marques de commerce équitable mais même si leurs démarches sont encore loin d’être parfaites et agissent un peu trop selon le cours mondial (dixit Pearce), cela permet toujours de démocratiser un peu plus le commerce équitable auprès de tous les citoyens et consommateurs…
Encore une fois, je vais me faire l’alliée d’Alter Eco! Les membres de cette entreprise ont le « devoir » même s’ils n’y sont pas obligés, d’aller en moyenne 1 fois tous les 2 ans rencontrer les producteurs, la source de leur commerce en quelques sortes. De même en discutant avec William d’Alter Eco, je sais qu’ils reversent plus que le strict minimum à leurs producteurs: les standards Max Havelaar sont à 20% au dessus du marché conventionnel. Quant à Alter Eco, en début d’année 2011, ils étaient à ~40% et en cette fin d’année à 32% au dessus du marché conventionnel…
Je sais aussi qu’ils ont déjà ramené des plaquettes de chocolats à leurs producteurs…
Je lui ai aussi posé la question: « Et si vous faites de bénéfices, à quoi servent-ils? » Réponse de William : » Nous sommes une entreprise qui veut prouver qu’il est possible de commercer de manière honnête et équitable tout en étant rentable. En plus du prix juste payé à la coopérative, une prime qui représente en moyenne 10% du prix juste est renversé en plus. Cette prime est géré de manière collective par les membres de la coopérative qu’ils utilisent pour divers projets (construction de points d’eau, achat d’un tracteur, unité de transformation, bourses scolaires pour les envoyer à l’Université etc…). Lors de nos différents déplacements en audit, nous avons constaté que bien des projets « humanitaires » pouvaient être mis en place au sein de ces coopératives. C’est pour cette raison, que nous avons créer l’association Alter Eco afin de pouvoir soutenir des actions et financer des projets qui ne rentrent pas dans le cadre du commerce équitable comme la construction d’un centre médical, d’un centre d’éducation, projets pour l’émancipation des femmes etc…
Ainsi, peut être que le commerce équitable n’est pas parfait mais je trouve qu’il est une bonne avancée (surtout avec Alter Eco) et … si tous les commerces étaient dits « équitables », je pense qu’il y’aurait beaucoup moins de problèmes! Mais non, certains (beaucoup) préfèrent encore trop s’enrichir au détriment d’autrui et de l’environnement.
♧ Vetements, minerais, pierres, énergie
Voici des sujets vus et revus (orpaillage, guerres civiles, exploitations d’enfants, coton assèchement et pesticides, et un remake de « Blood of Diamond » ) mais j’ai appris tout de même certaines choses…
Pour mon aluminium par exemple… je ne le regarderai plus jamais de la même manière même si je n’en utilise que très peu. Non pas pour ses effets cancérigènes que certains décrient mais pour ses méthodes d’extraction puis de purification…et de l’énergie nécessaire pour accomplir tout ca… Un vrai scandale…
Ne parlons pas des matériaux précieux qui composent notre ordinateur ou notre téléphone portable…puis qui sont jetés au bout de 2ans en moyenne… Très souvent non recyclés et dont ces matériaux se perdent alors qu’ils pourraient être récupérés) Et avec Pearce, on se rend compte aussi, qu’il n’y pas UNE production d’énergie propre toute seule, c’est la combinaison de tout qui est souhaitable (on peut peut-etre aussi essayer de réduire notre consommation, ce serait un TRES bon début!!)
♧ Ecologie et espèce humaine
Comme je le disais plus haut ce livre s’adresse à tous… notamment aussi aux écolos « extrémistes« . Personnellement, dans notre société passive et dirigée par les lobbyings, je pense que ce sont eux qui font bouger les choses car nous autres, n’avons pas le courage de le faire. A force de mener des actions, on commence à les écouter.
Néanmoins, je nuancerais mon propos. Sans humain, pas d’écologie. Comme Pearce je suis humaniste et je crois en l’homme et ses actions. Le but n’est pas de revenir à l’état de non-confort et à l’âge de pierre mais plutot d’utiliser notre intelligence à des bonnes fin pour vivre harmonieusement avec tout ce qui nous entoure…
Je pourrai parler de plein d’autres éléments du livre ( le tri sélectif, les bidonvilles, le recyclage, le charbon, …) qui m’ont fait poser beaucoup de questions et qui m’ont fait prendre conscience de certaines choses, (comme le fait que ceux qui arguent que ca ne sert à rien de faire des efforts tant que les géants chinois et indiens n’auront pas cessé de polluer… Ramenés au nombre d’habitants, ils polluent beaucoup moins que nous!!! ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas qu’ils changent leurs manière de faire, entendons-nous bien.), mais je vais m’arrêter là et vous laisser lire tranquillement ce livre, dont je serai heureuse que vous m’en fassiez un retour!
Je reprendrais une citation du livre pour conclure: « si vous vous apprêtiez à prendre un avion et que le pilote vous annonce qu’il y’ait une chance sur dix que l’appareil s’écrase, est ce que vous monteriez à bord et boucleriez votre ceinture? Pourtant c’est ce que nous faisons avec notre planète ».
Pearce estime que ce dernier siècle fut celui de l’adolescence de l’espèce humaine avec ses inventions uniques mais aussi avec ses fêtes dont nous subissons aujourd’hui la gueule de bois, et il espère bien que les prochains temps iront vers plus de maturité…
Cet article est très intéressant, il faudra que je pense à le lire. Mais ce ne sera pour tout de suite j’ai 3 livres en attente pour la fac .
Et je partage ton point de vue petit à petit on arrive à faire changer les choses !
MERCI DE L’INFO POUR CE BOUQUIN;il m’interesse
Je cours très vite l’acheter ! Je sais que ça va encore m’embrouiller l’esprit moi qui me demande souvent s’il vaut mieux privilégier local mais pas bio ou bio mais importé de loin… Sinon, un
peu dans le même genre, j’ai beaucoup aimé « No impact man » de Colin Beavan, un new-yorkais qui a voulu pendant un an avoir 0 impact sur la planète avec sa femme et ses enfants. On se rend compte
que 99% de ce qu’on fait dépense de l’énergie !
Je cours très vite l’acheter ! Je sais que ça va encore m’embrouiller l’esprit moi qui me demande souvent s’il vaut mieux privilégier local mais pas bio ou bio mais importé de loin… Sinon, un
peu dans le même genre, j’ai beaucoup aimé « No impact man » de Colin Beavan, un new-yorkais qui a voulu pendant un an avoir 0 impact sur la planète avec sa femme et ses enfants. On se rend compte
que 99% de ce qu’on fait dépense de l’énergie !
J’ai pensé à toi aujourd’hui, suis allée à monop et j’ai acheté du choco de chez alter éco…. mmmmm trop bon!!
Je garde les références du bouquin! Vite que j’aille à la fnac!
Oui, intéressant pour apprendre des trucs et se donner des pistes de réflexion… Même si je dois être une écolo extrémiste à ses yeux, puisque moi non plus, il n’est pas questions ni que je
mange des haricots du Kenya, ni des haricots de serre en hiver, même locaux !!!!
Intéressantes es remarques en tant que paysagiste, j’adorerais te voir faire un article ! J’espère que tu n’es pas comme les paysagistes breton qui plantent en ce moment des palmiers à tout
bout de champ sur le littoral du finistère, au point qu’on ne sait plus très bien si on est à Nice ou ailleurs ( Et pendant le même temps, la lande et les genêts disapraissent toujours plus
sous le béton…. )
Bonne et heureuse année à toi dont j’ai le plaisir de découvrir le blog,
Bonne année Vert citron….. et au passage, je te tague!
https://la.petite.souris.over-blog.com/article-tag-hiver-95911651.html
merci pour ces infos, ce livre a l’air vraiment bien c’est vrai qu’on ne sait pas tout …..bisous et bonne année
Coucou ! je le lirai quandd il sortira en version numérique ou Ebook si tu préfères, j’ai déjà demandé à Amazon qu’ils fassent parvenir l’info à l’éditeur…Bisses !
héhé! alors tu reviendras me voir et me dire ce que tu en penses! perso je le recommande vivement meme si il y’a des choses qu’on sait deja! ^^